Gavarnie-Gèdre (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

Des liens économiques et sociaux relient depuis la nuit des temps les deux côtés de la frontière espagnole. Bien avant la création des états nationaux, le bétail passait par le Col de la Bernatoire, l’accès aux alpages du versant nord étant nécessaire à l’élevage pour les habitants du versant sud subissant la sécheresse.

Pour éviter les conflits, les accords dits de «Lies et Passeries » furent passés au XIIIe siècle entre communautés aragonaises et françaises pour fixer l’usage pastoral de la montagne partagée. La transhumance se perpétue encore aujourd’hui aux alentours de la Saint-Jacques. La signature des contrats réglant la vie communautaire transfrontalière est célébrée chaque année par une réunion symbolique des habitants au cours de laquelle les anciens dialectes retrouvent leur place.

Le vieux village de Gavarnie a été préservé et l’ancien prieuré des Hospitaliers restauré est devenu l’Eglise Notre-Dame du Bon Port, aussi dénommée paroissiale Saint-Jean-Baptiste. Les pèlerins en route vers la péninsule ibérique, les marchands et les bergers lors des transhumances venaient y vénérer la Vierge et solliciter ses bienveillances pour que la traversée des Pyrénées par le Port de Boucharo se passe bien.

Cette petite église accueille encore aujourd'hui trois types de dévotion : à Notre-Dame, à saint Jacques et, plus symboliquement, aux Pyrénées. Les cheminants pourront y observer une statue du XIVe siècle de Notre-Dame du Bon Port flanquée de part et d'autre de deux statuettes de pèlerins, ainsi qu’une effigie plus contemporaine de saint Jacques abritée dans la nef.

Selon la légende, la petite armoire portant l'inscription « Crânes des Templiers » contiendrait les crânes des Templiers décapités en 1307 sur ordre de Philippe le Bel. Mais ce n'est qu'une légende...