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C’est dans une ambiance studieuse et ensoleillée que prés de 150 participants, chercheurs, étudiants, pèlerins, bénévoles d’associations ont partagé leurs savoirs sur les pèlerins et les pèlerinages. Organisé par le laboratoire IDETCOM, ce colloque a été porté par deux chercheurs : Christophe Alcantara professeur à l'Université Toulouse Capitole et Adeline Rucquoi, directeur de recherche émérite au CNRS. C’est dans le prestigieux cadre de l’Hôtel-Dieu-Saint-Jacques que 8 ateliers ont réuni des historiens, sociologues, anthropologues, géographes, chercheurs en littérature, sciences de l’information ou de gestion, ecclésiastiques, musicologues de 12 nationalités. Quelques-uns de ces chercheurs sont membres du comité international des experts du chemin ou du conseil scientifique des chemins de Compostelle en France. Un riche vivier de personnalités et d’approches s’est ainsi révélé, interrogeant la question des pèlerinages dans les croyances, l’impact économique sur un territoire, la santé physique et la construction de sens pour l’individu, la fabrication d’un patrimoine qui cimente une communauté humaine, les dimensions spirituelle, psychologique, littéraire... On est allé de Compostelle au Mont St-Michel et jusqu’aux Indes en passant par Cordoue à travers les récits littéraires, la presse, en chanson, en grapillant dans les vignes ou en s’arrêtant sur le rôle mémoriel et la valeur patrimoniale d’un objet utilisé pour le culte… Deux conférences introductives éclairaient le phénomène jacquaire dans son contexte contemporain : Jean Davallon analyse les chemins de pèlerinage à l’aune du processus social de reconnaissance de ce qui fait sens et patrimoine commun, un objet construit par la société. Les itinéraires culturels entrent dans cette catégorie d’un patrimoine fabriqué pour répondre aux besoins sociaux. David Le Breton, avec poésie et sens de la formule exprimait l’être profond de l’homme pèlerin qui renoue avec le sentiment d’une souveraineté intérieure et une sobriété heureuse. A l’ère de l’individualisation des croyances et d’un consumérisme qui ne consume pas la quête de sens, la marche à pieds relève du sacré et engendre une sociabilité nomade et précaire dans laquelle l’individu fait société avec les autres en une sorte d’« internationale des Chemins ».    

Deux trop brèves tables rondes concluaient sur les enjeux de médiation de valeurs et le futur des itinéraires culturels du Conseil de l’Europe. A cette occasion la convention Commune-halte a été signée avec la Ville de Toulouse tandis que la société française des Amis de Saint-Jacques et Compostelle France proposaient leurs publications pratiques, leurs contacts, leurs services. Une occasion aussi de faire tomber les postures et décloisonner le monde des pèlerins du monde universitaire. Chacun a pu assister aux éclairantes visites de l’Hôtel-Dieu, fierté du CHU de Toulouse et en chantier de restauration. Chacun a pu apprécier les fragments d’une statue de l’apôtre Jacques récemment découverts lors de ce chantier. Une visite  inspirée de la basilique Saint-Sernin sous le double regard du Père Bogdan Velyanyk, son recteur et de la médiéviste Quitterie Cazes en sonnait le terme provisoire.   

La Région Occitanie, Régions de France, la Ville de Toulouse et le Ministère de la Culture ont soutenu ce colloque ainsi que l’agence, dans le cadre du nécessaire développement des connaissances pour le rayonnement d’un bien commun de l’Humanité.  

 De cette rencontre unanimement appréciée, les actes à paraître à l’automne rendront compte dans deux éditions.

 

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